venerdì 25 giugno 2010

Le monde selon Zweig

FROM LE FIGARO

Pourquoi l'écrivain autrichien séduit-il toujours autant ? Dominique Bona cherche à percer le mystère de ce succès.

Il y a un mystère Zweig, affirme la romancière et biographe Dominique Bona: «J'ai écrit ce livre pour tenter de le percer.» Et quels mystères - le pluriel s'impose. Comment comprendre que plus de soixante-dix ans après sa mort, l'auteur de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme continue encore de séduire? Qu'est-ce qui pousse ce modèle de l'intellectuel «Vieille Europe», né en 1881, à attirer les jeunes lecteurs d'aujourd'hui? Pourquoi ses romans touchent-ils aussi fortement ? Sans doute faut-il aller chercher les clés du côté du destin hors du commun d'un homme qui a toujours préféré la discrétion et les silences, une extravagante pudeur. Heureusement, Zweig a beaucoup correspondu et beaucoup écrit (le grand public connaît peut-être moins ses biographies et ses essais consacrés à Balzac, ­Dickens, Dostoïevski, Stendhal, ­Tolstoï, Nietzsche, Freud, Marie-Antoinette…). Il y a, aussi, en filigrane mais de manière accentuée chez l'écrivain cette boulimie de vouloir saisir le monde par tous les bouts - «Le démon de la curiosité ronge Stefan Zweig», souligne ­Dominique Bona.

Confusion des sentiments
On perçoit également une impression d'urgence qui l'a toujours habité, lui-même donnait cette explication dans son autobiographie:«Le sentiment du provisoire dominait mystérieusement ma vie.» Est-ce pour cette raison que la plupart de ses textes sont d'une rare concision - et pourtant tout y est décrit profondément, en quelques traits:les émotions et les personnages, le feu intérieur et le rythme accéléré de la vie, la confusion des sentiments et les douleurs contenues, les grands tourments et les petites lueurs. Par quelle magie son style d'une apparente simplicité opère-t-il ? Bona évoque une voix:«Cette voix, c'est d'abord une écriture sobre, élégante et fluide, qui a l'air de couler de source.»

La biographie tente de percer bien d'autres mystères d'une vie extraordinairement riche - et d'une fin tragique un jour de février 1942 -, elle est aussi fascinante qu'une nouvelle de Stefan Zweig. Et celles et ceux qui se passionnent pour l'auteur du Joueur d'échecs trouveront là une nouvelle occasion de l'aimer davantage.

Stefan Zweig de Dominique Bona, Grasset, 464 p,20,90 €.

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