sabato 26 giugno 2010

Le Roman infanticide : Dostoïevski, Faulkner, Camus

FROM LE MONDE
de Philippe Forest


"Ce dont on ne peut parler, il faut l'écrire" : c'est sur cet axiome que l'écrivain Philippe Forest, auteur de L'Enfant éternel (Gallimard, 1997), établit ce qu'il nomme une "poétique du deuil", sorte de témoignage impossible, sans cesse coupable de trahir la disparition qu'il porte et néanmoins continuellement appelé à poursuivre le rappel mélancolique des disparus. Dans ce magnifique essai, l'auteur fait entendre la voix de trois "nécromanciers", Dostoïevski, Faulkner et Camus, rappelant que, chez tous trois, l'expérience de la douleur fut à l'origine de l'œuvre. Le 16 mai 1878, Dostoïevski perdit son fils, Alexeï, âgé de trois ans, puis écrivit Les Frères Karamazov. Le 16 janvier 1931, quelques jours après sa naissance, est mort le premier-né de Faulkner, "et l'on dit que c'est de ce chagrin que sortit Lumière d'août". Si Camus, pour sa part, ne connut pas un tel malheur, "il fut lui-même cet enfant donné pour mort dont le fantôme fait retour dans chacun de ses récits". A travers chacun des romanciers, c'est aussi un autoportrait oblique que livre Forest, dont toute l'oeuvre littéraire creuse cette énigme du deuil.

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